Sortie du club des 5 de l’ACP à la journée transfrontalière du 8 août 2024 : les cols de Coustouges et de la Manrella, depuis Le Boulou, via St-Laurent de Cerdans, Maçanet de Cabrenys, Darnius, Agullana, La Vajol, Las Illas, Maureillas
40° au zénith : chasse à la canette, et à Carles Puigdemont en fuite depuis Barcelone..
Une journée de fous, a déclaré Bruno, qui avec Chris, Cédric, Philippe, André, et le tout nouveau David, qui connaît bien cette chaleur que l’on retrouve encore plus puissante en Californie, son Etat d’origine, dans la Vallée de la Mort (Death Valley), la bien nommée.
Si tous les cinq, nous avions le même paternel, il nous aurait interdit de sortir.. Qu’à cela ne tienne, on est des guerriers à l’ACP. Marre de la Bataille ou des Auzines, l’aventure est belle, surtout si elle se finit bien.. Avec Chris, traquer les parcours originaux, les nouvelles voies vertes, les sites remarquables, les villages en cul-de-sac, ça nous aimante.. quitte à emprunter parfois des chemins improbables. Et Chris, effectivement l’avait déjà essayé sur une sortie solo, mais en montant au col de la Manrella directement depuis Maçanet de Cabrenys vers La Vajol, avec deux murs à 16 %. Vu la chaleur nous avons donc convenu de rallonger par Darnius et Agullana, avec une moyenne de dénivelé plus homogène de 6/7%.
Deux départs différés depuis Le Boulou, parking du casino : le mien plus matinal, et les copains ¾ d’heure plus tard. On se retrouve à la boulangerie du « Fournil de Sheryl » à Arles sur Tech pour la pause-café. Merci Bruno pour l’addition.
La suite nous fait rejoindre à un bon rythme mené par Philippe et Bruno, les faubourgs de Prats de Mollo, au carrefour pour monter le col de Coustouges, via La Forge, St-Laurent de Cerdans, Coustouges. La pente est régulière et en majorité à l’ombre. On se regroupe plusieurs fois, et déjà à St-Laurent, la chasse à l’eau commence. On est passé juste avant devant l’Union Sandalière, autrefois usine de tissage, et fabrique des fameuses sandales catalanes, devenue aujourd’hui un musée, qui célèbre également l’exode de la Retirada, des républicains espagnols fuyant le régime de Franco. Cette mémoire se retrouvera plus loin au col de la Manrella.
Nouveau regroupement à Coustouges pour une nouvelle chasse à l’eau. Puis les cinq se lancent dans la superbe descente vers Tapis et Maçanet de Cabrenys. Bruno apprécie : beaux panoramas, enrobé de luxe. A Tapis, on passe devant le restaurant où l’ACP avait déjeuné le 1er septembre 2022, en sens inverse, après la grimpette du col de Panissars, Le Perthus/la Jonquera, Agullana, Darnius, lac de la Boadella qui alimente en eau Gérone. Dédé doit s’en souvenir, vu aussi un thermomètre conséquent.
On fait le choix justement de contourner pour accéder à La Vajol, en passant par Darnius et Agullana.
Entre Darnius et Agullana, gros trafic auto car c’est un passage routier important pour l’arrière pays, qui aboutit à la Jonquera. Et déjà ça monte. Les 40° ne sont pas loin. A Agullana, devant l’impossibilité de trouver une fontaine, vers la sortie du village, je remarque sur la gauche un chantier routier où des ouvriers travaillent sur des canalisations. A terre à travers la route, un tuyau d’arrosage servant au béton, avec son pistolet final bien pratique. Les ouvriers sont contents de nous rendre service. L’eau a un goût de plastique, mais peu importe : arrosage massif des corps et des bidons. Presque une bonne douche, qui vraiment a fait du bien, même si l’eau est chaude. Merci encore à ces travailleurs bienveillants.
On en avait bien besoin, car l’ascension vers La Vajol, avec un dénivelé moyen de 6/7 %, sous un soleil de feu, nous renvoie à ce que j’ai appelé la Vallée de la Mort catalane, en faisant référence à la célèbre vallée californienne, la Death Valley, bien connu de David, californien d’origine. Bruno craque, souhaite faire demi-tour, ma motorisation stoppe brutalement (impact de la chaleur ?) mais repart. Philippe vient soutenir Bruno, et on se regroupe tous à La Vajol, où l’on découvre un robinet fonctionnel : nouveaux remplissages de bidons et généreux arrosages. Sur le chemin, on s’arrête au restaurant Ca La Conxita, avec une salle climatisée bienvenue. Bières pour les uns, coca pour les autres, le menu est beaucoup diversifié, ce qui n’est pas un bon signe en général. Pour ma part, c’est du surgelé, et une portion riquiqui de frites. Par contre bon dessert avec un flan à priori, frais.
La télévision diffuse en direct des reportages sur l’apparition de Carles Puigdemont à Barcelone, le leader indépendantiste de Catalogne, et sa fuite. L’Etat a mobilisé toutes les forces de police pour une chasse à l’homme qui s’avérera infructueuse. Nous en voyons d’ailleurs ses effets avec la venue d’une patrouille de la Guardia Civil, que l’on retrouvera plus loin au col frontalier de la Manrella.
Obligé de changer la batterie de ma caméra, je me mets en retard des copains qui ont pris un peu d’avance. Démarrage et erreur furtive de parcours : Philippe, le bon samaritain, me retrouve, et petit à petit, je rattrape le groupe dans les 3 kms de l’ascension du col de la Manrella, que le journal l’Indépendant avait appelé il y a quelque temps, le col du pastis, comme les autres 4 cols nord catalans, en faisant référence aux trafic frontalier d’alcool via la Jonquera.
Au sommet, découverte pour tous, sauf pour Chris qui l’avait déjà fait (il me semble que Frédéric Azais l’a aussi pratiqué une fois).
Nouveau regroupement au col dans la partie en mode gravel, devant le monument en hommage à Lluis Campanys, célèbre résistant catalan, fuyant comme beaucoup d’autres, le régime de Franco. I sera d’ailleurs arrêté plus tard à Maureillas. Photos, regards amusés sur la Guardia Civil qui laisse passer des fourgonnettes sans les contrôler. Il est alors temps de rentrer prudemment, donc en mode gravel, sur une piste étroite, mêlant sable, gravier, terre, pierrailles, tout ceci sur environ 2 kms. On rejoint ensuite la route qui va de Las Illas à Maureillas, ou alors qui monte à l’exigeant col de Brousse.
On se regroupe une dernière fois Maureillas. On file alors directement au Boulou, dans nos autos chauffées à blanc.
Une sortie, donc une nouvelle fois hors de sentiers battus, comme les cyclos touristes les aiment. Merci Chris pour cette escapade de découvertes diverses.